La formation

 

Le podologue est un professionnel de santé paramédical diplômé d’État après trois années d’études supérieures en pédicurie-podologie. Certains praticiens choisissent ensuite de se spécialiser en posturologie, une discipline qui étudie l’équilibre et la posture du corps à travers différents capteurs, notamment les pieds, mais aussi les yeux, la mâchoire ou encore le système vestibulaire.
La formation complémentaire en posturologie permet d’élargir l’approche classique du podologue afin d’intégrer une vision plus globale du corps humain.

Le rôle du podologue posturologue

Le podologue posturologue a pour objectif d’analyser la posture du patient, ses appuis au sol et leur influence sur l’équilibre général. Ce travail permet de mieux comprendre certains troubles fonctionnels (douleurs chroniques, déséquilibres, gênes à la marche ou au sport, etc.) et d’orienter le patient vers des solutions adaptées.
Son champ d’action ne se limite pas uniquement aux pieds : il s’intéresse au corps dans son ensemble afin de comprendre l’origine des déséquilibres posturaux.

Déroulement d’une consultation

Une consultation se déroule généralement en plusieurs étapes :

1. L’anamnèse

Le praticien commence par un échange détaillé avec le patient. Celui-ci permet de recueillir les motifs de consultation, les antécédents médicaux, l’historique des douleurs, ainsi que les informations sur le quotidien et les activités (travail, sport, habitudes de vie).

2. L’examen clinique

L’évaluation posturale se fait de la tête aux pieds. Le podologue posturologue observe les appuis plantaires, la statique, la marche, mais aussi la mobilité articulaire et musculaire. Divers tests spécifiques de posturologie peuvent être réalisés afin de mettre en évidence un éventuel déséquilibre ou une compensation corporelle.

3. La proposition thérapeutique

À l’issue de l’examen, le professionnel peut envisager plusieurs options :

  • La prescription de semelles orthopédiques si elles sont nécessaires,

  • La réorientation vers un autre professionnel de santé si le trouble nécessite une prise en charge complémentaire. Cela peut concerner un médecin (orthodontiste, ophtalmologue…), un professionnel paramédical (kinésithérapeute, orthoptiste…) ou encore un thérapeute manuel (ostéopathe, chiropracteur).

Les semelles orthopédiques en posturologie

Les semelles sont un outil thérapeutique fréquemment utilisé. Leur conception varie selon l’objectif recherché :

 

  • Semelles classiques: Soutien structurel pour corriger la morphologie du pied (voûte, talon, appuis), répartir les pressions, réduire les déséquilibres mécaniques.
  • Semelles thermoformées: Même objectifs structurels que les classiques, mais avec adaptation très précise à la morphologie du pied.
  • Semelles de posturologie : beaucoup plus fines, d’environ 2 mm, elles ont pour but de stimuler certains capteurs plantaires afin d’influencer la posture générale. Elles stimulent les capteurs du pied pour influencer la posture, améliorer l’équilibre et la proprioception, plutôt que de corriger directement une déformation.

Comment se fait le choix entre ces types ?

Le choix du type de semelle dépend de plusieurs critères évalués pendant la consultation :

 

  • La nature du trouble : structurel (déformations osseuses, voûte plantaire, pieds plats ou creux), fonctionnel (marche, posture, instabilité), ou mixte.

  • Les douleurs ou gênes rapportées : localisation, gravité, facteur aggravant, etc.

  • Le mode de vie du patient : type de chaussures utilisées, niveau d’activité (sédentaire, marche, sport), contraintes particulières.

  • Sensibilité cutanée et tolérance : parfois une semelle trop rigide ou volumineuse pose problème selon la chaussure ou la peau.

  • Besoin proprioceptif ou postural : si des déséquilibres posturaux apparaissent ou sont soulignés par les tests, une semelle fine dite « proprioceptive / posturale » peut être envisagée en plus ou en lieu de semelle mécanique.

Limites, entretien & durée d’usage

 

 

  • Une semelle ne fait pas tout : si d’autres capteurs posturaux (œil, mâchoire, oreille interne…) sont perturbés, un traitement complémentaire est parfois nécessaire.

  • Le temps d’adaptation : porter progressivement la semelle pour que le corps s’y habitue, éviter les douleurs liées à des modifications soudaines.

  • Usure : selon les matériaux, le type d’usage, la semelle peut se fatiguer, se comprimer, perdre de sa fonction. Un suivi est recommandé.

  • Coût / remboursement : selon le type de semelle le coût varie, ainsi que le remboursement de la mutuelle.